Après cette fantastique découverte des lacs de Plitvice, il est déjà temps pour nous de repartir. Nous devons rejoindre la côte adriatique puis remonter au bord de la mer vers le Nord. Le plan initial était de rejoindre directement Pula, mais malheureusement nous n’avons pas pu y trouver de chambre à un prix raisonnable pour le jour même. On décide donc de passer une première nuit à Rijeka ( un peu à l’Ouest de Pula) dans le dortoir d’une auberge de jeunesse, et de rejoindre Pula un peu plus tard. Le départ se fait sous un soleil de plomb, avant même d’être partis on cuit déjà sous le casque et le cuir. Ceux en combinaison MVD peuvent profiter de l’aération bien étudiée de leur équipement, les autres… Tant pis pour eux ! La route serpente au milieu des collines, mais le bitume craquelé comme une terre aride creusée par la sècheresse reste très glissant et aucun de nous n’ose mettre de l’angle là-dessus. De toute façon, la chaleur assommante ôte toute envie d’attaquer et c’est avec une petite vitesse de croisière qu’on progresse en direction de la mer. D’ailleurs, pas besoin de trop se presser car cette étape n’est pas très longue, on aura largement le temps d’arriver avant la nuit.
Soudain, la mer apparaît et c’est la côte dans toute sa splendeur qui se dévoile à nos yeux. Tout simplement magnifique ! On aperçoit déjà la route qui longe le bord de mer et qu’on va emprunter une fois redescendus de notre colline. La végétation est quasi absente hormis les buissons typiques d’un climat méditerranéen, l’eau est d’un bleu pur et presque irréel, bref le dépaysement est total et il est difficile de croire qu’hier encore on se baladait au milieu de lacs, de cascades et de forêts verdoyantes, quoique ces deux paysages soient tout aussi paradisiaques l’un que l’autre. En arrivant au bord de l’eau, tout le monde n’a qu’une envie, c’est d’y plonger ! C’est vraiment tentant, mais si on s’arrête piquer une tête on prend le risque d’arriver à nouveau après le coucher du soleil. On décide donc de reporter la baignade jusqu’à notre arrivée à Rijeka. En revanche, il est temps de manger un morceau. Dans le village de Karlobag, un resto avec sa terrasse surplombant la plage semble nous inviter et on s’étale sans complexe dans les fauteuils, tout suants et crasseux que nous sommes. Le patron est d’une amabilité remarquable, il nous apporte immédiatement de grandes carafes d’eau et s’efforce de nous adresser quelques mots en français. A l’ombre des parasols géants, attablés devant un grand plat présentant une quantité impressionnante de viandes de toutes sortes, face à la mer calme et turquoise qui s’étale devant nous, on resterait bien posés là des heures sans bouger à goûter au repos du guerrier. Malheureusement, il faut bientôt renfiler les bottes et les combinaisons trempées de sueur, un moment difficile néanmoins adouci par la gentillesse du patron qui nous offre à chacun une bouteille d’eau pour le voyage. Ca, c’est une sacrée bonne idée !
After our fantastic walk around Plitvice Lakes, it is time for us to leave. We need to reach the Adriatic coast, then head up north and ride next to the sea. The original plan was to go directly to Pula, but unfortunately we have not been able to find accommodation for reasonable price this day. We therefore decided to spend the first night in Rijeka in the dormitory of a hostel and reach Pula later. We depart under a blazing sun; even before we have left we are already cooked under the helmet and leather. Those who wear MVD suits can enjoy the well studied ventilation system, while the others … Too bad for them! The road winds through the hills but the asphalt, cracked like a dry land carved by the drought, is very slippery and none of us dares to really lean in the corners. Anyway, the tedious head removes any desire to ride fast and we progress at a low cruise speed towards the sea. Moreover, there is no need to hurry: this stage is not very long and there will be plenty of time to arrive before nightfall.
Suddenly, the sea appears and the coast in its entire splendor unfolds before our eyes. Simply amazing! We can already see the road along the seafront that we will take once we come down from the hill. The vegetation is almost absent except bushes typical of a Mediterranean climate, the water is pure blue and almost unreal, in short the change is total and it is hard to believe that yesterday we were walking in the middle of lakes, waterfalls and green forests, although these two landscapes are equally heavenly. Arriving at the water’s edge, everyone’s only desire is to jump into the sea! It is really tempting, but if we stop for a swim we might run late and arrive again after sunset. It was therefore decided to postpone the swim until our arrival at Rijeka. However, it is time to eat. In the village of Karlobag, a restaurant with a terrace overlooking the beach seems to invite us and we run to the armchairs, all sweaty and dirty. The boss’s kindness is remarkable; he immediately brings us large glasses of cold water and says a few words in French. In the shade of big parasols, seated before a huge plate with an impressive amount of meat of all kinds, facing the calm and turquoise sea, we would gladly stay there without moving a finger for hours to enjoy the warrior’s rest. Unfortunately, it is soon time to put on boots and leather suits full of sweat, a difficult task however softened by the kindness of the boss who gives to each of us a bottle of water for the trip. A damn good idea!
Nous voilà donc repartis sur cette route qui longe la côte. Le revêtement semble maintenant nettement meilleur mais nos premières expériences du bitume croate ont laissé leur marque et on reste prudents dans les virages. A part ça le trajet se déroule sans encombre, le paysage est magnifique et c’est un ride vraiment agréable. La route est fréquentée mais pas surchargée de touristes et on peut enchaîner les kilomètres à bon rythme. Je me familiarise de plus en plus avec ma nouvelle moto qui est une vraie wheelie machine. Bon, il ne faut pas en abuser mais quand même, ça file la banane !
We thus ride the road along the coast. The tarmac’s quality seems much better now but our first experiences on Croatian bitumen have left us bad memories and we remain cautious in the corners. Apart from that the journey is uneventful, the scenery is beautiful and it is a really nice ride. The road is busy but not overcrowded with tourists and we can ride at a good pace. I get more and more familiar with my new bike, which is a real wheelie machine!
Ca y est, on est à Rijeka, le soleil est encore assez haut dans le ciel et la perspective d’une baignade se fait de plus en plus certaine ! On cherche notre auberge de jeunesse (c’est l’occasion de remarquer le style de conduite particulier des gens du coin, on sent qu’on est juste à côté de l’Italie) et on trouve assez rapidement grâce aux indications d’une sympathique autochtone. Le bâtiment est assez grand et il faut se taper 8 étages à pied pour monter les bagages, tandis que l’absence de garage inquiète Cyrille. Le seul endroit où on peut parquer les bécanes, c’est juste derrière le bâtiment qui donne sur une espèce de zone portuaire désaffectée. Apparemment c’est un endroit surveillé par des gardiens mais ça n’inspire pas tellement confiance. Tant pis, c’est juste pour une nuit… On pose nos affaires sur les lits du grand dortoir et on file direction la plage. Après avoir bien chauffé les moteurs au milieu des embouteillages du centre-ville et frôlé le pétage de câble pour ma part, on s’arrête au bord d’une plage bétonnée assez « low-class » mais tant pis, tout ce qu’on veut c’est aller dans l’eau. En plus il y a même un toboggan ! C’est assez pour faire les cons jusqu’à la nuit tombée. Retour à l’auberge pour une bonne douche, et on ne ressort que tardivement pour aller chercher un petit resto. Trop tardivement sans doute, puisque presque tout est déjà fermé malgré la quantité de touristes. Ca se finit au McDo, bof pas grave on a l’habitude ! Trop crevés pour prolonger notre visite nocturne de la ville dans les bars, on rentre à l’auberge. Sur le chemin, Cyrille repère un scooter Yamaha T-Max avec un silencieux Akrapovic. Nous voyant perplexes devant son explosion de joie, il explique qu’il va pouvoir « piquer » un petit bouchon qui manque sur son silencieux à lui, et s’exécute aussitôt. Après avoir fait mine d’être scandalisé, Max se plaindra ensuite de n’avoir pas trouvé de deuxième T-Max sur la route…
Nos sentiments sur Rijeka sont d’ailleurs assez mitigés. La ville à ses bons côtés avec de nombreux bâtiments d’époque plus ou moins bien conservés et un centre assez joli, mais le tout est gâché par l’omniprésence de constructions industrialo-portuaires un peu dégueulasses. Bref, le meilleur y côtoie le pire. Le mieux à faire, c’est certainement de visiter les plages à l’Ouest et à l’Est de la ville qui avaient l’air magnifiques sur les photos, mais que par manque de temps nous n’avons pas pu tester. Dommage !
Finally, we are in Rijeka, the sun is still high in the sky and the prospect of a swim is more and more certain! We look for our hostel (this is the occasion to notice the special driving style of the locals, you can feel like you are right next to Italy) and find it quite quickly with help of friendly locals. The building is quite big and we have to climb stairs to get our luggage to the 8th floor, while Cyrille is concerned by the absence of a closed place for the bikes. The only place where we can park them is just behind the building where there is a kind of abandoned port area. Apparently this is a guarded area but it does not inspire much confidence. Nevermind, it is just for one night … We put our stuff on the beds and we ride towards the beach. After overheating the engines in the middle of downtown traffic jams (I almost blow a fuse there), we stop at the edge of a concrete beach, rather low-class but never mind, all we want is to go into the water. There is even a slide and we don’t need anything more to play like retards until nightfall. Back to the hostel for a shower and we go out again lately to look for a small restaurant. Too lately I guess, since almost everything is already closed despite the amount of tourists. We end up in McDonalds, bah nevermind we are used to it! Too tired to continue our night tour of the city in the pubs, we go back to the hostel. On the way Cyrille spots a scooter Yamaha T-Max with an Akrapovic muffler. As we don’t understand the reason of such happiness, he explains that he can get a small stopper that is missing on his own muffler, and gets his business done right away. After pretending to be shocked by such an immoral behaviour, Max will eventually complain that we did not find a second T-Max on the may…
Our feelings about Rijeka are quite mixed. The city has its many upsides with old buildings with character (more or less well preserved) and a quite nice center, but everything is surrounded by ugly industrial constructions and port facilities. The best thing to do is certainly to visit the beaches to the west and east of the city that looked beautiful in the pictures, but due to time constraints we were not able to try them. What a pity!